MISE AU POINT SUR LA PERCEPTION DU HANDICAP EN EMPLOI
VISIBILITÉ ACCRUE, INTÉGRATION PROFESSIONNELLE DIFFICILE
Le handicap bénéficie d’une visibilité médiatique et publique grandissante, notamment grâce à des événements sportifs majeurs. Pourtant, si le regard du grand public évolue, l’intégration professionnelle des personnes en situation de handicap (PSH) reste confrontée à des idées reçues tenaces, selon le Baromètre Agefiph-Ifop. Cet état des lieux explore la complexité de cette perception et les leviers d’action identifiés pour une inclusion durable.
UNE PERCEPTION DU HANDICAP EN ÉVOLUTION
Le Baromètre Agefiph-Ifop 2025 révèle un impact positif de la médiatisation sur la perception globale : 67 % du grand public estiment que les Jeux Paralympiques de Paris ont amélioré l’image du handicap en France. Cependant, cette évolution reste superficielle. La représentation collective se focalise majoritairement sur le handicap moteur (le fauteuil roulant reste très présent dans l’imaginaire), occultant une réalité cruciale : 80 % des handicaps sont invisibles. Seuls 8 % des Français·es ont conscience de cette proportion. Ce déséquilibre dans la représentation alimente la persistance des stéréotypes.
LE MAINTIEN DES FREINS À L’EMBAUCHE
Malgré cette meilleure visibilité, la perception de la difficulté à embaucher une PSH est en progression. En effet, 76 % du grand public et 73 % des personnes handicapées elles-mêmes considèrent que l’embauche d’une PSH est difficile. Ce chiffre, en hausse par rapport aux années précédentes, souligne un décalage entre la sensibilisation et l’application concrète dans le milieu professionnel.
Par ailleurs, l’accessibilité est encore perçue sous un angle principalement physique et matériel (81 % pensent à l’accessibilité des bâtiments, 74 % aux transports), tandis que l’accessibilité numérique n’est citée que par 19 % des Français·es.
LA SANTÉ MENTALE, NOUVEL ENJEU D’INCLUSION
L’année 2025 étant décrétée « Grande Cause Nationale » pour la santé mentale, l’étude met en lumière une difficulté spécifique à l’égard du handicap psychique ou mental. Près d’un tiers des salarié·es déclare qu’il ne serait pas prêt·es à travailler avec une personne en situation de handicap psychique, faisant de ce type de handicap un des moins acceptés dans le monde du travail. Néanmoins, face à cet enjeu, 35 % des dirigeant·es ont déjà initié des actions (dispositifs d’écoute, formation) pour adresser cette thématique.
L’IMPACT POSITIF DU·DE LA RÉFÉRENT·E HANDICAP
Un levier majeur est clairement identifié pour améliorer l’inclusion : le rôle du·de la référent·e handicap en entreprise. Dans les organisations qui en sont pourvues, la dynamique est nettement plus positive : 91 % des recruteur·ses se disent prêt·es à embaucher davantage de PSH. Le rôle du référent est jugé essentiel par 96 % des dirigeant·es interrogé·es dans ces structures, témoignant de l’importance de l’accompagnement et de l’expérience concrète dans la transformation des pratiques.
SITUATION DE L’EMPLOI : DES PROGRÈS NUANCÉS
Sur le plan des chiffres de l’emploi, bien que le taux de chômage des PSH ait baissé ces dernières années (atteignant 12 % en 2023, son plus bas niveau), il reste près de deux fois supérieur à celui de l’ensemble de la population (7 %). De plus, le taux d’emploi des PSH (39 %) reste faible par rapport au taux d’emploi général (68 %).
Le maintien dans l’emploi progresse (+4 % en 2023 par rapport à 2022), et le nombre de personnes reconnues handicapées en emploi a plus que doublé en 20 ans, mais des défis persistent : les PSH restent surreprésenté·es dans les catégories Employé·es et Ouvrier·es et sous-représenté·es parmi les Cadres.