LA MUSIQUE EN MOUVEMENT
La filière musicale française continue de se transformer face aux défis économiques et numériques. Entre fragilité et résilience, quel avenir pour les acteur·rice·s de la musique ? À l’occasion de la Music Week 2025, une nouvelle étude met en lumière la puissance économique, culturelle et stratégique de l’industrie musicale française.
UN POIDS ÉCONOMIQUE QUI NE CESSE DE CROÎTRE
La filière musicale en France représente un poids important dans l’économie des industries culturelles et créatives. En 2023, elle génère à elle seule 7,5 milliards d’euros de valeur ajoutée, selon le dernier panorama EY & WeAre. Cela représente près de 20 % du poids total des ICC (industries culturelles et créatives) françaises.
Ce dynamisme économique est en partie porté par le spectacle vivant, les droits d’auteur·rice et la musique enregistrée, qui restent les piliers historiques du secteur. Cependant, ces segments doivent désormais composer avec une réalité plus instable : coûts de production en hausse, évolution rapide des usages numériques, incertitude post-Covid.
DES MÉTIERS SOUS PRESSION
Si la musique reste une passion pour de nombreux·ses professionnel·les, les conditions d’exercice de leurs métiers se précarisent. Le panorama 2025 souligne la fragilité grandissante des statuts, notamment pour les artistes-interprètes et les technicien·nes du spectacle.
La diminution des cachets, l’instabilité des contrats et la concentration des structures de production mettent à mal les modèles économiques indépendants. Pourtant, ces acteur·rice·s indépendants jouent un rôle fondamental dans la vitalité culturelle des territoires.
LA MUSIQUE FACE AUX TRANSFORMATIONS NUMÉRIQUES
Le streaming est devenu la norme, représentant près de 85 % des revenus de la musique enregistrée. Une réalité qui rebat les cartes, car si la diffusion est facilitée, la rémunération des artistes reste un sujet sensible.
Par ailleurs, l’arrivée de l’intelligence artificielle dans la création musicale soulève de nouvelles questions : quels droits pour les créateur·rices ? Quelles limites éthiques et artistiques ? Les réponses restent encore floues, mais le débat est lancé.
VERS UN MODÈLE PLUS DURABLE ET ÉTHIQUE ?
L’enjeu écologique gagne aussi la filière musicale. Les festivals, labels et lieux de diffusion s’emparent progressivement des questions environnementales : réduction de l’empreinte carbone, éco-conception des tournées, sobriété numérique… Mais la transition reste inégale selon les moyens des structures.
Des initiatives émergent, portées par des collectifs, des labels ou des acteur·rice·s engagé·e·s qui souhaitent repenser le rapport à la création, au public et au territoire.
ET DEMAIN ?
La musique reste une filière résiliente, en constante réinvention. Pour garantir sa pérennité, plusieurs leviers semblent indispensables :
- Mieux soutenir les acteur·rices indépendant·es
- Rééquilibrer la chaîne de valeur face aux plateformes numériques
- Favoriser l’égalité des chances dans l’accès aux métiers
- Encourager une transition écologique cohérente et partagée

